Oui, en Suède ! Mais uniquement par amour pour mon chien. Je sais qu'il trouvera là bas de nouvelles conditions d'existence. Plus respectueuses de son identité, de son animalité, de son "moi" profond.
Le 6 mai 2013, nous apprend "Courrier International", a été inauguré, dans un lycée de Stockholm, le premier "vestiaire neutre". Une association de l'école _ regroupant homosexuels, bisexuels, transgenre et autres étrangetés (queer) _ a soulevé la question et le conseil des élèves a approuvé : "C'est pour les élèves qui ne souhaitent s'identifier ni comme hommes, ni comme femmes" a expliqué la présidente.
C'est merveilleux ! Non ?
Ceci nous apprend deux choses essentielles : primo, il y a dans les lycées suédois des associations rigolotes; secundo, on croit les luthériens* austères alors qu'ils sont aux anges (dont on ignore toujours le sexe, souvenez-vous).
Tout en me demandant si les cursus universitaires reflètent la même étonnante imagination _ peut-on, après une licence transgenre, s'orienter vers un master drag-queen ? _ j'envisage donc d'aller vivre là-bas.
Convaincu qu'après avoir aboli les contraintes du genre (certains emploient déjà le neutre pour éviter de dire "il" ou "elle"), la Suède surmontera les a priori insupportables de la prétention humaine, je vais donc m'y installer.
Ce n'est pas que le climat me fasse tellement envie... Mais je veux que "Julius" (mon bulldog) puisse passer son bac. Parce que je le trouve nettement plus intelligent que la plupart de mes contemporains.
Mais aussi et surtout parce qu'il me l'a demandé !
Après m'avoir exposé ses convictions de social-démocrate, dont je me doutais un peu depuis sa décision de se servir lui aussi dans le frigo familial, il m'a en effet avoué _ en rougissant... _ qu'il avait hérité de ses origines britanniques un penchant naturel et affectif pour la monarchie parlementaire.
* Religion d'Etat en Suède