C'est joli, c'est bleu blanc rouge, c'est la dernière fusée tricolore lancée par la planète Média. Regardez la bien... Oh ! elle retombe déjà dans l'eau.
Je vous en parlais il y a peu (voir "Vieux réflexe et doux fantasme"), l'annonce d'une coalition plus ou moins droite-gauche en Italie, baptisée "gouvernement d'union nationale", a aussitôt réveillé notre fureur sondagière, laquelle a évidemment confirmé que les Français eux-aussi, démoralisés par l'époque et ses difficultés, avaient envie de croire aux contes de fée.
Et voilà qu'on glose de toutes parts, à longueur de pages et de micros.
" Et qui tu verrais dans l'équipe ? ", " Et pourquoi pas Bayrou dans les buts ? ", " Il faudrait durcir un peu la défense pour faire Front aux attaques ", " On devrait mettre des jeunes ! ", " Et qui c'est l'arbitre ? ", "Allez les Verts ! ", " Y en a marre, à la fin c'est toujours les Allemands qui gagnent ! ", " Y a trop d'étrangers dans l'équipe ! ", " Y sont trop payés ! "... etc.
Bien sûr il y a les "affaires", de droite et de gauche. Nous savons tous que la situation n'est pas brillante, mais quand même... regardons un peu autour de nous, dans le monde. Y a pire, non ? Et très largement.
Attention, ça ne veut surtout pas dire que ça va bien et qu'il faut tout accepter ! Mais ça ne veut pas dire non plus qu'il faut raconter n'importe quoi.
Est-il besoin de rappeler que, chez nous, dans le gouvernement, qu'il soit droite, gauche ou mixed-grill, ce ne sont pas les ministres qui gouvernent ? C'est le chef de l'Etat, et personne d'autre (sauf cohabitation, enterrée avec le quinquennat).
Alors arrêtons de fantasmer, de rêver à un inutile et improbable patchwork national, sous prétexte que des marchands de fils nous ont balancé deux ou trois pelotes de laine et de coton.